Séance  Déplier son âme et son corps, déployer la Conscience.
mars avril 2020

Remarques et explications:
Voici une longue séance comme une construction avec des variantes possibles et des ajustements pour se l’approprier progressivement en autonomie et créativité.
Je vous propose de l’étudier et de la pratiquer, de m’envoyer vos éventuelles questions, de bien penser à recourir au site et aux très nombreuses publications sur le net* ou dans les manuels de yoga.
Voir aussi sur le site «  Séance de base » avec posture debout, sur le dos et respirations. On trouve kapalabati et nadi sodhana dans la séance construction du caducée. 
Elle peut être fractionnée, vécue sur des rythmes différents, on peut en prendre une partie et la refaire plusieurs fois ;
chercher des compléments, des variantes. Les mots soulignés renvoient à des fiches souvent dans le site. Les termes* invitent à chercher sur internet ou dans les livres ;
attention, les orthographes diffèrent car en fait nous n’avons pas le même alphabet que le sanscrit. Et j’essaie de nommer les postures par leur nom universel pour qu’on puisse les étudier.
On trouve beaucoup d’explications et surtout des effets de telle ou telle posture.
Recoupez bien pour vérifier car on trouve aussi n’importe quoi. Le pire c’est de rester dans la mentalité illusoire du yoga comme une « maîtrise » qui nous guérirait de tout et nous préserverait de la vie qui sans cesse tourne et nous invite à ajuster avec humilité et humour.
J’ai essayé de faire un résumé avec les titres et des dessins drôles car maladroits.
La vidéo de l’enchaînement IV, est sur un rythme accéléré, histoire de visualiser certaines postures.
Il faut vraiment prendre davantage de temps, pendant les postures et entre elles !
On doit aussi transformer selon ses possibilités. Quand je dis jambes étirées etc, chacun aménage en conscience de sa morphologie, ce qui importe c’est d’être vraiment là, dans une séance qui consacre un engagement corps, souffle, âme.
Non pas « faire » du yoga, mais être en yoga, union de tous les plans, le yoga de la Voie du Coeur est un purna yoga de lignée tantrique. 

Avant de commencer
Je conseille de passer de l’eau fraîche sur le visage et les mains, puis de nettoyer les narines par un nadi sodhana rapide et soufflé en  kapalabati. (fiche cours caducée)
Debout, placer l’axe, voir le Séance  de  base.
Choisir une orientation pour pratiquer, fenêtre, image, fleur, bougie, paysage :
un signe symbole de la beauté de l’infini qui est au cœur de notre être et nous aligne face à l’essentiel.
Remercier les aînés, les passeurs, les gurus qui ont transmis et nous bénissent dans une longue lignée humaine, pas forcément religieuse, mais reliés, en gratitude.
On peut  matérialiser cette orientation du cœur par un mudra ou enchaînement.
Par exemple le salut tibétain,   clé de Vie,   la salutation Terre Ciel,      Le surya namaskar salutation au Soleil, ou encore la dédicace, le mudra du Sanctuaire etc. C’est appeler une vibration qui va baigner notre engagement dans la pratique.

Déplier son âme et son corps, déployer la Conscience. 

Tvam ekam sharanam chanté en s’orientant , puis allant jusqu’à la prosternation, front vers ou sur le sol.
– A 4 pattes, sans plier les coudes. Respiration du chat Marjarasana* ou/puis du tigre viaghrasana* en conscience de la mobilisation de la CV. (colonne vertébrale). Inspir creuser le dos en partant de muladhara base du corps, lorsque le mouvement progressif arrive aux dorsales la tête se redresse.
Expir à nouveau de muladhara au sommet de la tête en arrondissant le dos et lâchant la tête. Harmoniser le mouvement, la respiration et la concentration (Dharana*).
Extension de l’avant : vaisseau gouverneur en médecine chinoise, éclosion des chacra vers l’avant ; extension de l’arrière : vaisseau conception, relier et féconder les racines des chacra éveillées.
– Mettre en mouvement la CV éveille les nadis*, et donc, l’acceptation de la dualité puisque l’Énergie Une se polarise en nous Ida et Pingala afin de retrouver/ inventer  une harmonie qui va nous permettre de passer au 3é plan : la shushumna.
– Sur le ventre. Une joue sur les mains superposées, soupir.
Étaler tout le corps en soulevant le buste pour le « sortir » du bassin, allonger la CV, trouver la position des jambes, chercher une adhésion confiante du ventre sur la terre.
(on peut passer par la posture du crocodile, makarasana* très relaxante mais après se « musser »  aplati dans le sol comme une épousailles.)
Prendre conscience du massage intérieur de la respiration. L’expir fait « fondre » toute fatigue et résistance, l’inspir décolle un peu du sol comme un ballon qui se gonfle , le Souffle nous soulève…
le rythme nous porte… Être !
II Postures d’extension de l’avant ( ouvrir et renforcer la capacité respiratoire)
1) Shalabasana* Posture de la demie sauterelle. puis complète.
Front sur ou vers le sol, bras le long du corps poings fermés en appui . Lever une jambe dans l’axe et tenir. Reposer, respirer, avant de soulever l’autre.
Glisser les poings fermés sous le pubis en appui et soulever les 2 jambes, fessiers bien toniques, le front peut décoller un peu. Éprouver le renforcement du dos, puis en détente recevoir la vibration  pétillante.
2) Naukasana* Barque sur le ventre. Front au sol, bras allongés vers l’avant. Soulever la tête, les jambes puis les bras comme pour décoller. Sourire.
Repli sur les talons, les genoux serrés, front au sol  en prosternation, dharmikasana*
(ou écarter les genoux pour laisser passer le buste Balasana*).
3) Glisser en sphynx, les coudes pliés et les basses côtes au sol, la nuque étirée.
Cobra Bhujanasana* avec placement des mains selon la souplesse en veillant à ne pas casser le dos au niveau des dorsales et bien dégager le cou , les épaules libres, donc bras souples, un peu pliés selon…
4) Dhanurasana* Arc. Sur le ventre, saisir les chevilles ; les bras détendus sont étirés comme des cordages par la montée verticale des pieds, les genoux décollent et montent pour ouvrir les épaules en arrière et « tendre » la CV comme un arc.
On rapproche les pieds et on peut se balancer.
Détente replié. Dharmikasana* ou si on est à l’aise posture de l’enfant : Balasana* : comme un bébé fait sa sieste en fœtus, le buste descend entre les cuisses et on peut se poser sur les épaules, la tête tournée du côté opposé à la posture précédente (3).
Ne pas forcer, aménager ou changer en prosternation assis sur les talons.

 

III contre posture en étirement de l’arrière (Ouest=pashimo)
1) V renversé  dite posture du chien svanasana*.
On se redresse sur les bras, le sternum vers les genoux et les jambes tendues repoussant le bassin vers le haut.
Poser les talons au sol si possible.
2) Pince debout Pashimotanasana*. Marcher (ou sauter?) pour étirer tout l’arrière du corps  en utilisant la pesanteur, c’est une posture inversée : bien lâcher la tête !
On peut ajouter un balancement latéral, bras ballants. Rester comme suspendu, détendu.
3) Se relever en pliant les genoux et ondulant pour dérouler la CV en douceur comme dans la montée de la salutation Terre Ciel. ( 5;6;7)
On peut enchaîner et la faire complètement ou  juste  le mouvement des bras en torsion spirale avec le regard qui s’aligne entre infini et finitude.
4) Torsion égyptienne avec mudra de l’archer. (Fiche)
détente Dos, JME (jambes moyennement écartées) mouvements de lâcher prise et rituel pour s’abandonner à la posture Shavasana*. Respirer en écoute, intégrer, offrir.
IV Grand enchaînement à partir de pavana.
1/2 pavana muktasana*. Jambes rapprochées, mudra anjali, puis genou D plié saisi à 2 mains (ou pied selon la longueur de bras) Tenir en allongeant les lombaires.
Expirations allongées. Menton dans la gorge, sommet de la tête vers le ciel. (ou poser dans l’axe.)2)
Enchaîner en pilier Stambhasana* et grande torsion en croix: jatarasana* .
Déplier la jambe verticale, masser pour aider l’ouverture du creux poplité derrière le genou étiré ; aller au maximum d’une demie pince pashimotanasana* qui protège le dos collé au sol en gardant le menton vers la poitrine, sentir la ligne d’étirement du talon aux cervicales , respirer.
Demi pilier : Ardha stambasana : soulever  la tête, le sommet Sahasrara vers le ciel comme la plante du pied tenu par la ou les mains.
Descendre, en la tenant par la main G, la jambe D à G,  perpendiculaire au corps, torsion jusqu’aux cervicales, la tête regarde vers la D, les 2 bras sont au sol, en croix.
Si le menton a trop tendance à se lever, le visage reste tourné vers le ciel. Aménager et accompagner l’intensité possible.
Revenir genou plié tenu sur la poitrine, dans l’axe. Pause détente écoute de tout le côté D en allongeant la jambe au sol après une mvt en lâcher prise, ou poursuivre.
– demie lune  Chandrasana sur le dos : ouvrir sur le sol le genou D plié et caler la plante du pied contre la face interne de la cuisse, ou placer le pied en demi lotus, bord externe sur l’aine G, plante vers le visage, genou au sol.
– Ouvrir le flanc G en arc de cercle en « marchant » sur les épaules qui descendent vers la D. Le bras G en arc de cercle poursuit la courbe, le visage reste bien de face, menton dans la ligne de la fourchette sternale.
Les côtes sont ouvertes « en éventail » et on peut placer le mudra de l’infini pouce sur index à la main G.
Revenir progressivement à plat dos, JME. Le retour du bras G et du mudra est un geste gracieux dans la conscience de l’espace yin
Mouvement de lâcher prise de la jambe D, puis du bras D, rester en écoute de l’énergie qui se déploie comme un halo lunaire du côté G, présence à la Shakti .
Idem enchaînement à D 1;2;3 ; mais dans l’espace yang, présence à Shiva.
Pavanamuktasana* . Dos, jambes rapprochées, mudra anjali : les 2 genoux pliés rejoignent les mains qui les tiennent, tête soulevée menton dans la gorge, lombaires très étirées.
Pashimotanasana* sur le dos en tenant les 2 jambes (le plus facile : derrière les genoux, l’idéal, par les gros orteils crochetés).
–  Stambasana* Pilier : les mains derrière la tête soulevée coudes vers les jambes verticales, plantes soutenant le ciel comme un pilier, tenir. (on peut aménager bras le long du corps.)
– Descendre genoux pliés, on peut se bercer avant d’allonger les jambes. JME, Mouvement de lâcher prise des jambes , puis des  bras et épaules, laisser sur le sol puis faire rouler la tête latéralement.
Soupir. Écoute, respiration .
-Demi pont ardha setu bandasana* Genoux pliés pieds ouverts, monter le bassin en une ou plusieurs fois, le sternum vers le menton.
Accentuer la cambrure en tirant les épaules vers l’arrière avec les bras tendus mains jointes en mudra de la flèche
suivi du poisson matsyasana* :
Lever le menton soulever la poitrine en glissant sur le sommet de la tête, poitrine et gorge dilatées en ouverture.  (ou posture sur le nez ou pont complet en roue chacrasana*.)
Descendre au sol , lâcher prise des jambes puis bras puis tête (on peut avoir besoin de se bercer en pavana détendu) .
V Recueillir et distribuer les effets de la séance.
–  Dos JME, longue détente.  Écoute sur tous les plans. Accueillir et recueillir les effets. Respirez avec , laissez venir le vide.
Se relever pour l’enchaînement du Renversement à partir du genou G à terre, genou D écarté posture Hanuman ; ou bien assis jambes écartées si on peut maintenir le dos droit, ou assis dans l’axe, ou debout : voir la fiche. (vidéo sur le site)
–  Placer une posture assise confortable et redressée, dans l’axe. Sthira sukkha* aisance et fermeté.
Les jambes sont à l’aise, repliées, le dos redressé en appui sur le sacrum vertical,  la poitrine ouverte à partir du sternum (triangle de lumière avec les clavicules), le cou libre dans l’alignement de l’axe vertical, mâchoires desserrées, paupières closes ou demie closes .
Aller vers le silence par une ou 2 pratiques favorables allant de la concentration, dharana*, vers la contemplation ouverte dyana*  qui rend disponible au Samadhi* :
site LES BASES DU YOGA SELON PATANJALI
Conscience et détente de tous les étages du corps, avec pranayama si on veut.
Nadi shodhana* lent et conduit (respiration alternée jusqu’à « oublier » de respirer, silence.
Brahmari*  faire résonner tous les espaces dans la tête, espace infini.
Mantra qui nous habite et transforme, Présence appelée, ferveur en ouverture.
Rester sans attente, sans vouloir saisir, accepter d’être parfois entraîné ailleurs et revenir au Cœur sans se juger. Laisser être Toi (infini) en moi (finitude) inspir, moi en Toi expir.
Devenir UN
On peut finir par une prière,  Mère Divine ou    celle de Mataji par exemple et ou un mudra (Dédicace ?       Sanctuaire?)
et saluer profond en ayant la conscience que nous pratiquons pour notre bien être, pour le bien de tous les êtres, transmutant le « faire » en ETRE.

« Y a-t-il une seule âme, si matérialiste soit-elle, qui ne souhaite se déployer ?
Il ne peut y en avoir.
C’est dans le déploiement de l’âme que le but de la vie s’accomplit »
                                                                   Hazrat Inayat Khan

 

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