Je viens de finir « La Nostalgie Heureuse » d’Amélie Nothomb
dans lequel ce texte m’a touchée :
« Je côtoie ces géants avec d’autant plus d’extase qu’ils m’ignorent. Ils répondent à mon amour par l’indifférence bienveillante des chefs-d’œuvre.
Que j’aime cette solitude de l’émerveillement ! Qu’il est bon de n’avoir de compte à rendre à personne face à l’infini !
(…)Cette planète nous propose son échelle : comment pourrions-nous nous sentir petits sur une terre qui nous en met plein la vue ?
La belle affaire d’apprendre que Jupiter et le Soleil nous surpassent jusqu’à la démesure ! La plupart d’entre nous ne pourrons jamais vérifier cette disproportion de leurs yeux, et ce dont on n’a pas fait l’expérience sensorielle nous importe aussi peu que les phrases rabâchées à l’école. Alors que chacun d’entre nous peut contempler la mer, peut escalader une montagne et regarder autour de soi, peut tomber amoureux : l’immensité est mille fois, dix millions de fois plus à notre portée que la minuscule – C’est ainsi que nous sommes tous amenés à aspirer à ce qui nous dépasse, ce qui serait très bien si nous n’étions pas du genre à avoir tant de peine à ne pas l’obtenir. »