Enchaînement «Shou Nout »,
porte espace entre ciel et terre
Enseignement: suivre ce lien
- Accroupi, paumes au sol, les bras passent entre les genoux écartés, les talons sont au plus près du sol, les lombaires étirées, le visage relâché vers le bas, nuque souple, soupirs. Accentuer le relâchement par des petits rebonds, éventuellement jeu des mâchoires et/ou des lèvres.
Déposer toute tension et prétention, fatigue et préoccupation. Écouter l’énergie « Apana » qui invite à restituer, expirer, ne rien garder de ce qui ne contribue pas à la construction intime. Prendre conscience de la pesanteur qui nous relie au centre de la terre, la gravitation des planètes et des atomes, danse vibratoire du monde dont nous sommes une petite étincelle dans l’espace temps... « Je dépose »
- Inspir en soulevant les talons et le bassin, les mains repoussent le corps du sol pour amorcer un redressement progressif de la CV qui ondule par la position du « singe » avant de s’étirer très droit vers le haut. Les mains suivent à distance au devant du corps jusqu’à l’étirement des bras au dessus de la tête. Respirer dans la verticalité et l’élan, Trait d’union entre terre et ciel. « j’oriente »
- « Pilier aztèque » : soulever une jambe pour reposer pieds écartés, genoux demi pliés en « sumo » , bras en grand chandelier, son selon les circonstances … petits rebonds, bien calé entre sommet de la tête et périnée. Tenir bon et construire dans l’espace entre la porte de vie et la porte du ciel (déesse Nout soulevée par Shou, le souffle).Nos limites dessinent la fenêtre vers l’infini, l’acceptation de la « castration symbolique » permet de se redresser et de s’incarner ici maintenant là où nous sommes, comme nous sommes… « Je soulève »
- Étirer bras et jambes et rayonner en croix de St André debout, centré point soleil – les doigts sont écartés, le plexus solaire dilaté et les pieds bien enracinés – (Léonard de Vinci, l’homme de Vitruve ) . Témoin et acteur, émetteur de la vie à l’œuvre en nous. « Je peux »
- Retourner les paumes vers l’extérieur, doigts allongés vers le haut et lisser l’espace en descendant les bras comme pour dessiner une arche (Noé) jusqu’à revenir mains jointes au milieu de la poitrine. Rapprocher les jambes et respirer en présence au rayonnement du coeur dans cette porte ouverte. « Je suis porte entre ciel et terre »
*Dans la légende, avant que le monde soit habitable, Nout la ciel était collée en fusion à son époux le terre, Geb. Autour de cette fusion, le chaos, comme le désert autour du Nil, et pas d’entre deux, aucun espace de vie pour y respirer. (pas d’irrigation fertile).
Alors le souffle s’est levé, Shou, le vent, leur fils, a tranché, et soulevé Nout au firmament. Elle reste reliée, pieds enracinés dans la terre et amoureuse, les mains effleurant l’aimé dans un désir qui surgit du « manque », le frisson de la Vie « spanda » pour le shivaisme cashmirien…
Cet espace c’est le cosmos où vivre est possible, il est « quadrillé » par les axes horizontaux et verticaux et rythmé par les cycles . Le soir, Nout avale le soleil qui se promène dans son corps, gestation secrète, passage au noir, et elle donne naissance chaque matin à l’astre qui surgit de son utérus. Elle avale alors les étoiles qui se naviguent dans son ventre, C’est notre voie lactée, le lait de l’alma mater qui nourrit les vivants. Ces étoiles sont aussi les soeurs de celles qui naviguent dans le chaos extérieur, comme si les anciens savaient que notre galaxie est juste un monde parmi les nébuleuses…
Etoiles à 5 branches signe de l’humain qui incarne l’infini…
De cet archétype puissant, nous sommes invités à être réceptacles et émetteurs, humbles et fermes serviteurs…