Seule l'acceptation de la mort nous permet de vivre vraiment, le consentement à la perte, l'impuissance, le deuil de nos illusions et le chagrin traversé :
tout cela nous rend humains et vrais dans le courant de la Vie qui nous traverse un temps mais ne nous appartient nullement. Consentir n'est pas baisser les bras, au contraire, un peu comme dans le mudra Dédier.
Il y a aussi la belle prière attribuée à Marc Aurèle puis plein d'autres :
« O dieux,
donnez-moi la sérénité d'accepter ce que je ne puis changer,
le courage de changer ce que je puis
et la sagesse d'en connaître la différence »
Nous sommes nés et nos parents vont mourir comme tous nos ancêtres et nous même pour faire place au neuf,
aux enfants à venir comme l'hiver prépare la jubilation du printemps.
Après il n'y a heureusement pas de réponse à la question qui va mourir, quand ? Comment ?
Sinon l'illusion d'avoir la maîtrise par suicide organisé.
Nous sommes invités à donner sens à notre vie, à chaque instant, à chaque choix.
A offrir nos jours à l'Amour.
Alors chacun élabore au plus juste les réponses au sujet du parent âgé ou fragile.
il est bon de questionner celui qui est concerné.
Quant à moi, j'accueille mes petits enfants qui me sautent dans les bras et précise qu'on ne peut savoir si j'attrape ce virus, par quel vecteur certain.
Mais je préfère vivre joyeusement le partage, le risque d'aimer plutôt que de m'enfermer dans un pré cercueil stérilisé.
Cependant nous vivons ensemble et sommes responsables oui de respecter les peurs d'autrui.
Plus encore la détresse des soignants qui parfois doivent choisir dans le couloir qui va être soigné ou pas.
Il faut s'imaginer la situation ne serait- ce qu'une seconde pour comprendre que nos petits inconvénients sont dérisoires face à cet enjeu de solidarité.
Enfin au plan de l'infini nous savons que l'amour est plus fort que la mort.
Nous continuons de chérir ceux qui ont été présents dans nos vies incarnées et qui deviennent des aides parfois.
La reliance est plus forte.
Là je vous écris sur un pc, est-ce la preuve que je suis encore là ? Sans doute mais nous ne voyons ni touchons,
Si vous apprenez que je ne suis plus dans ce corps dans qq jours, ça change pour le chagrin, oui, mais je suis toujours là.
Cette dimension du JE SUIS au cœur de notre être fugace est essentiel et nous l'avons déjà entrevu, nous essayons de l'installer au centre de notre vie, c'est la Voie du Coeur.
Voilà je m'arrête là : ce sont des pensées qui sont venues au moment d'annoncer un report sine die ; et vous êtes « inscrits » et ça travaille toujours au fond de nous, ensemble !
Je vous salue en fraternité
Namaste
MADHURI