Tonglen
 ( « donner-recevoir » en tibétain gtong-len )

 

 

Audio Madhuri

Se faire canal ou mieux encore, vase, qui reçoit, contient, et reverse en gardant trace.
Cette pratique est connue dans le christianisme sous le mot d’oraison du cœur et sans doute dans toutes les traditions. Par exemple dans le chamanisme on croit davantage « faire », parfois on entend parler d’« accumuler des mérites » ou « gagner le paradis », mais c’est le désintéressement total qui est efficient.
De l’ordre de la caritas ou de la compassion : être avec et transformer la souffrance par la force de l’Amour qui nous traverse.
Couleur bouddhiste, il y a  pas mal de site, j’aime bien la simplicité du lama Guendune: Suivre ce lien  
C’est une orientation du cœur qui peut se faire sans aucune manifestation extérieure.
Par exemple au chevet de quelqu’un ou bien alors que face à une situation de souffrance, on ne peut pas se distinguer en faisant des gestes.
Notre écoute se fait discrète mais au cœur nous acceptons notre impuissance et nous nous en remettons à Ce qui nous dépasse.
Avoir pratiqué l’enchaînement de ce mudra peut donner force alors à notre orientation secrète.
Il se trouve au cœur d’un enchaînement de mudra « pilier », ne pas confondre avec la posture stambasana qui cependant appelle cette solidité intérieure, ne pas s’écrouler…
Dans ce purna yoga, on l’associe à une gestuelle, enchaînement de mudra :
Respiration de transmutation « tonglen ».  (être passage et « passeur »)
Placer une posture assise confortable et érigée.
( ou debout, en pleine conscience de l’axe vertical)
On se pose , s’enracine, et le corps redressé dans l’axe appelle la ferveur d’un élan qui nous engage en transmutation.
Ouvrir latéralement les bras et avant bras pliés à  90° dessinant un triptyque ou moyen chandelier.
Éloigner les coudes du corps en dilatant la poitrine. Mains à la hauteur des épaules environ.
 A vide s’ouvrir au plus lumineux à Ce qui nous dépasse et nous guide, le Meilleur.
L’appeler. ELLUI au delà de tout nom.
Inspir , mains tournées vers le ciel : recevoir les influx de lumière, de force, de joie, d’amour…
Poumons pleins, orienter le regard intérieur vers le bas et commencer à expirer en descendant les mains par une rotation des coudes, paumes passant au devant du corps  jusqu’à se retrouver paumes bas, doigts tournés vers les côtés, bras allongés.
Expirer en diffusant cette lumière et cet amour vers le «sombre», sans jugement, ni rejet
A vide, s’ouvrir au plus sombre, au plus difficile,  au plus lourd, cruel, absurde, à ce qui est, à l’inconnu, au « pire »..  sans fuir et avec compassion.
Inspir accepter d’accueillir en soi pour transmuter. (et non entretenir l’apitoiement, le refus, le déni, la colère ou le désespoir…)
Poumons pleins remonter les mains en passant par devant le corps pour replacer les paumes ciel et expirer en offrant tout ce qu’on a accepté de porter pour un temps (se laisser traverser mais ne pas garder ; image: l’éponge et le seau d’eau claire)
A vide s’en remettre au plus lumineux, à Ce qui nous dépasse et nous guide pour continuer cette respiration.
Le mouvement fluide et « rond » se fait donc aller/ retour en 2 respirations complètes, lentes et profondes.
Les doigts sont moteurs et les poignets pivotent en flexion pendant le déplacement devant le corps, puis en extension pour orienter les paumes sol ou ciel, doigts vers l’extérieur.
L’inspir est immobile et accueille ce qui est ,  le mouvement commence poumons pleins, l’expir est dans l’offrande et le passage ; poumons vides dans la disponibilité.
C’est très proche de l’enchaînement dédicace.
Avec la variante « gratitude » aussi.