Textes des chansons de SERGE STAUFFERT( Merci Serge)

Qu’as-tu fait de … ?

Qu’as-tu fait de ton temps ? Qu’as-tu fait des moments?
Qu’as-tu fait des talents qui t’étaient alloués ?
Qu’as-tu fait des matins, des bruissements de mains ?
Qu’as-tu fait des chemins ?
Même ceux sans lendemain, même ceux sans lendemain ?

Qu’as-tu fait des lenteurs ? Qu’as-tu fait des douceurs
Et des moites langueurs qui t’ont ensorcelé ?
Qu’as-tu fait des empreintes, même celles en demi-teinte ?
Qu’as-tu fait des empreintes ?
De toutes tes étreintes, de toutes tes étreintes ?

Qu’as-tu fait des hasards ? Qu’as-tu fait des remparts ?
Qu’as-tu fait des regards que tu as embrasés ?
Qu’as-tu fait des sourires et des éclats de rire ?
Qu’as-tu fait des désirs ?
Où tu n’as pas osé ? Où tu n’as pas osé ?

Aujourd’hui tu avances, tu ne peux rien renier,
Et tu ne portes en toi, presque plus de regrets,
Presque plus de regrets..

Aujourd’hui tu avances, tu ne veux rien renier,
Et tu ne portes en toi, presque plus de regrets,
Presque plus de regrets.

LE  CHARPENTIER  DES  MOTS

Le charpentier  des mots  met  ses lettres  en  croix,
Dans  sa  caisse  à  outils  résonnent  des  consonnes,
A  son  crayon  de  bois, sonnantes et trébuchantes,
S’enlacent des voyelles,  s’enlacent  des voyelles.

Le  charpentier  des  mots  met  ses  lettres  en  croix,
A  son  crayon  de  bois  s’enlacent  des  voyelles,
Sonorités  joyeuses  des  syllabes  entrouvertes,
L’alphabet  renversé,  l’alphabet  renversé.

Le  charpentier  des  mots  met  ses  lettres  en  croix,
L’alphabet  renversé,  chevilles  et  entretoises,
Ou  trait  de  Jupiter  sur  le  chantier  de  l’âme
Assemblent  à mi- mot,  assemblent  à mi- mot.

Le  charpentier  des  mots  met  ses  lettres  en  croix,
Sur  le  chantier  de  l’âme  s’assemblent  à  mi- mot
Les  sentiments  furtifs,  les  ombres  fugitives
Des  bâtisseurs  de  rimes, des  bâtisseurs  de  rimes.

Le  charpentier  des  mots  met  ses  lettres  en  croix,
Grand  bâtisseur  de rimes,  jongleur,  équilibriste,
Il  trace  son  épure  à  l’encrier  fugace
Des  hasards  de  la  vie,  des  hasards  de  la  vie.

Le  charpentier  des  mots  met  ses  lettres  en  croix,
Dans  sa  caisse  à  outils,  sonorités  joyeuses
Ou  trait  de Jupiter  des  bâtisseurs  de  rimes,
Que  lui  offre  la  vie,  que  lui  offre  la  vie.

Le  charpentier  des  mots  met  ses  lettres  en  croix.

 

VIEILLIR   ENCORE  (Lien audio)

Je  veux  vieillir  encore,  avoir  des  cheveux  blancs,
Avoir  autour  des yeux,  sur  la  gangue  du cœur,
Des  rides,  des  ridules,  et  de  moins  en  moins  peur,
Je  veux  vieillir  encore,  avoir  des  cheveux  blancs.

Et  si  mon  dos  se  courbe,  garder  la  tête  haute,
Si  s’usent  mes  genoux,  aller  plus  lentement,
Si  s’usent  mes  lunettes ? En  changer  plus  souvent,
Mais  si  mon  dos  se  courbe,  garder  la  tête  haute.

Avancer  vers  mon  âge,  l’âme  bien  raffermie,
Me  fabriquer  sans  hâte  d’autres  beaux  souvenirs
Pour  écouler  mon  temps  avec  éclats  de  rire,
Avancer  vers  mon  âge,  l’âme  bien  raffermie.

Voir  vieillir  un peu  et  grandir  beaucoup,
Enfants,  petits-enfants,  comme  des  arbres  en  fleurs,
Voir  vieillir  un  peu  et  grandir  beaucoup,
Enfants,  petits-enfants,  comme  des  arbres  en  fleurs.

Nous  ne  connaissons  pas  ni  l’heure  ni  l’endroit,
Ni  pour  quelle  destinée  la Vie  nous  achemine,
Où  le  chemin  s’arrête,  cette partie  se termine,
Nous  ne  connaissons  pas  ni  l’heure  ni  l’endroit.

Je  veux  vieillir  encore,  avoir  des cheveux  blancs,
Jusqu’ à  peut-être  un  jour  même  n’en  avoir  plus,
Jusqu’à  peut-être  un  jour  même  n’en  avoir  plus,
Je  veux  vieillir  encore,  avoir  des  cheveux  blancs.

Nous  ne  connaissons  pas  ni  l’heure  ni  l’endroit,
J’ ai  fait  comme  j’ ai  pu  et  presque  de  mon  mieux,
Je  remercie  la  Vie  avant  de  dire  adieu (à Dieu),
Je  veux  vieillir  encore,  avoir  les  cheveux  blancs.