Ave Maria

Je Te salue Marie,
Réjouis-toi, comblée de grâce
Tu es bénie avec toutes les femmes
Et Jésus, l’enfant de ton ventre,
(fructus ventri), est béni 

Sainte Marie, mère et fille de Dieu
prie pour nous, tes frères et sœurs
Maintenant et à l’heure de notre mort

Amen

Version donnée par Georgette TONNELIER au Guerveur (La traverse) et Dante.

Je vous salue Marie, Χαῖρε Μαρία

Χαῖρε, Μαρία, κεχαριτωμένη

ὁ Κύριος μετὰ Σοῦ,

εὐλογημένη Σύ ἐν γυναιξί,

καί εὐλογημένος ὁ καρπός τῆς κοιλίας Σου, ὁ Ἰησοῦς.

Ἁγία Μαρία, Θεοτόκε,

πρέσϐευε ὑπέρ ἡμῶν τῶν ἁμαρτωλῶν,

νῦν καί ἐν τῃ ὥρᾳ τοῦ θανάτου ἡμῶν.
Ἀμήν

Travail de DELEBECQUE
Etudes sur le Grec du Nouveau Testament, (Publications de l’Université de Provence, 1995)

La prière que nous connaissons aujourd’hui (je vous salue Marie…) se compose de deux petits extraits de l’Évangile de Luc : la salutation de l’ange (1, 28) et la réponse d’Élisabeth à Marie (1, 42). Deux extraits dans lesquelles les paroles sont celles de l’ange (premier extrait, l’Annonciation ) et celles de Marie (deuxième extrait, la Visitation).
Cette prière a connu une longue histoire et n’a été dite régulièrement par un grand nombre de gens sous la forme que nous lui connaissons, qu’à partir du Moyen Age (on a des témoignages du XIè siècle) . Ainsi transmise depuis des siècles et par l’intermédiaire du latin, elle peut nous faire oublier son sens si riche.Le passage par le latin : « ave Maria gratia plena«  a fait perdre de vue cette particularité de langue. Saint Jérôme n’a pas pu traduire l’équivalent d’un participe parfait passif, puisque cela n’existe pas en latin. Saint Jérôme, dans la Vulgate, a utilisé un simple adjectif pour rendre cela : plena. Alors que dans le texte d’origine : on a l’invitation à se réjouir, la joie qui est une idée plus importante que la simple salutation (Ave en latin)
αῖρε, κεχαριτωμένη Deux mots apparentés : χαίρω:  se réjouir χαριτόω : formé sur χαρις la grâce, gratifier, combler.En grec,  les verbes de sentiment, exprimant une émotion, une surprise, une joie, sont construits avec une proposition complétive au participe (Luc manie très bien le grec)  On devrait donc traduire ici : « réjouissez vous d’être pleine de grâce » .

« En attendant ce jour, je n’ai que cette terre pour réfléchir. En attendant , tout se passe ici, maintenant, comme dit la vieille prière : «Maintenant et à l’heure de notre mort ». J’aime cette formule usée, vieillotte, ces trois mots agglomérés comme trois morceaux de cire fondue au bas d’un chandelier
maintenant et à l’heure de notre mort-Le temps dans cette prière n’est fait que de ces instants : l’instant présent et l’instant de mourir. L’avenir n’est rien. Le passé n’est rien. Il n’y a que l’instant présent, jusqu’à que celui ci coïncide avec celui de notre mort. L’amour est encore la meilleure façon d’employer cet instant- une manière de séjourner auprès de ce que la vie a de plus faible et de plus doux. »

Christian BOBIN parlant de sa mort après celle de son aimée, dans ce beau roman de deuil et joie : « La plus que vive » (p101)

Vergine Madre, figlia del tuo figlio DANTE
Chant XXXIII du Paradis (Divine Comédie)

« Vierge Mère, fille de ton Fils, humble et élevée plus qu’aucune créature, terme fixe d’un éternel conseil ,
tu es celle qui tant a ennobli l’humaine nature, que son auteur ne dédaigna point de s’en revêtir.
En ton sein se ralluma l’amour, par la chaleur duquel dans l’éternelle paix ainsi a germé cette fleur.
Ici, pour nous, tu es en son midi le flambeau de la charité, et en bas, parmi les mortels, tu es la vraie fontaine d’espérance.
Dame, tu es si grande, et si grand est ton pouvoir, que celui qui désire la grâce et à toi ne recourt point, son désir veut voler sans ailes.
Ta bonté non-seulement secourt qui demande, mais d’elle-même, souvent, elle prévient le demander.
En toi miséricorde, en toi pitié, en toi magnificence, en toi se rassemble tout ce que dans les créatures il y a de bonté »
«Vergine Madre, figlia del tuo figlio,mile e alta più che creatura…

 

Ave, María,
grátia plena,
Dóminus tecum.
Benedícta tu in muliéribus,
et benedíctus fructus ventris tui, Iesus.
Sancta María,
Mater Dei,
ora pro nobis
peccatóribus,
nunc et in hora mortis nostræ.
Amen.