C’est une succession de « mudra » : geste qui engendre une vibration particulière.
Dédier traditionnellement au dieu hindou de la création qui est représenté avec une tête dans chacune des 4 directions cardinales,
et parfois avec une 5é vers le haut, la 6é serait vers le bas, la racine.
Il se trouve que Brahma est assis sur un lotus dont la tige est issue du nombril de
Vishnou qui rêve dans l’infini.
C’est pourquoi cette pratique ouvre à l’espace « incommensurable », au-delà des mesures (mens racine du mot mental aussi).
Apaise les tensions des préoccupations,
invite au centrage et à l’effacement de la tête dans une ouverture étoilée, libératrice.
Chacune des phases peut être pratiquée séparément mais c’est un chemin en 5 étapes :
1. Préparation avec mouvements de la Cv et du cou.
2 Ouverture sonore.
3 Appel à la dimension absolue, Présence ici nommée ELLUI. 4Vibration de l’étoile où s’efface le mental.
5 Méditation en silence ébloui, aimanté.
2. Se poser dans l’axe après les mouvements, une pause, pose souple et confortable qui rend disponible et orienté.
Conscience de la ligne qui part de centre de la terre et nous traverse de muladhara au périnée, à Sahasrara au sommet de la tête ; et se poursuit vers les étoiles et au-delà.
Allonger le mouvement de la respiration fluide et sans contrainte. Écouter la résonance dans les oreilles, le cou un peu étiré.
3. a) Sur une inspiration, tourner lentement la tête vers la droite en gardant les épaules et le buste bien de face.
Revenir tranquillement en émettant le son AAA jusqu’à être bien de face.
Laisser venir un soupir, ausculter les sensations intimes. (Ou parfois, enchaîner tout de suite)
b) Idem vers la gauche mais son OOO vers le OUH.
c) Lever la tête en inspirant, sans la laisser tomber en arrière, allongeant la nuque, on peut ouvrir la bouche.
Revenir tranquillement en émettant le son iii
jusqu’à être bien de face avec le léger sourire qu’entraîne le son.
On peut l’écouter comme un brahmarin qui dilate la tête.
d) Inspirer en baissant la tête, nuque allongée redressée,
conscient du haut et du bas, de l’arrière et de l’avant.
quand on revient en expirant MMM comme si on savourait l’espace ouvert.
Rester dans une écoute qui nous déplisse, dilate.
On peut refaire en enchaînant les directions.
On peut aussi jouer avec la voix plus ou moins assourdie ou déployée, vibrante.
S’ouvrir à la sensation de l’air qui fait vibrer toutes les parois intimes, en particulier les tympans.
e) Inspiration longue en penchant la tête latéralement vers l’épaule droite qui ne bouge pas, l’oreille gauche est tournée vers le ciel.
Revenir en prononçant ELLE ou plutôt ELLLL, la langue vers la gencive supérieure. Silence.
(Orientation vers la déesse, Shakti, Vie infinie)
f) Inspiration longue en penchant la tête latéralement vers l’épaule gauche, oreille droite tournée vers le ciel.
Revenir en prononçant Lui ou plutôt LLLLUI, la langue vers la gencive supérieure. Silence.
(Orientation vers Dieu, l’Absolu).
g) Dans l’axe, orienté au-delà de la dualité et de toute direction, inspiration immobile et longue.
Revenir en appelant intérieurement ELLUI qui vibre en nous et tout autour.
Incommensurable.
4. Dans l’axe, entre périnée et fontanelle, un fil, la shushumna. Inspiration lente et profonde, expiration par les 2 oreilles
et Sahasrara dessinant un triangle isocèle
dont le centre est au milieu du front).
Ce triangle s’élargit. Prends du volume en « cône ».
On recommence une ou 2 fois.
Puis en expirant on dessine le triangle inversé,
pointe en bas au delà de muladhara,
comme une carotte ou une queue de comète
qui va loin vers le bas au fur et à mesure
que ce triangle/cône s’élargit et que sa base,
initialement aux oreilles, s’élève et s’évase au dessus de Sahasrara.
Les 2 triangles s’épousent, s’interpénètrent et forment une étoile à 6 branches.
5. Dernière expiration, le visage s’efface et les 2 triangles rejoignent les étoiles….
INSPIR : dans la vibration, EXPIR : dans l’effacement, la dualité s’abolit. Silence Paix Joie