KARPUURA GAURAM
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KARPURA GAURAM
KARUNA AVATAARAM
SAMSAARA SAARAM
BHUJAGE INDRA HAARAM
SADAASA VASANTAM
HRDAYA ARAVINDE
BHAVAM BHAVAANII
SAHITAM NAMAAMI
Un mantra puissant pour apaiser et réorienter nos vies.
Un Enseignement qui se déploie et s’enracine à mesure que nous le méditons, respirons, vivons.
Ce mantra , c’est un hymne à l’Infini sous la forme de Shiva Shakti, inséparables.
Les noms et formes (namarupa) donnent force à un élan qui va plus loin et chacun a ses « croyances » souvent venues de l’inconscient collectif et de l’espace temps où nous sommes incarnés.
Ce qui importe, c’est que les images (murti) nous parlent au Cœur et nous transforment.
On peut l’écouter dans sa vibration hypnotique, le chuchoter comme on entend en écho dans l’enregistrement, le psalmodier mais aussi le chantonner, chanter, ou encore se le répéter intérieurement en laissant s’éclairer une compréhension au delà des mots.
Voici des pistes, mais la force va au delà des mots et symboles.
(Je donne des références sanscrites pour ceux qui souhaitent vérifier l’ancrage de la lignée dans la tradition millénaire.)
Karpuura-Gauram
« Blanc comme le camphre » Le camphre est le seul corps qui brûle absolument complètement sans laisser de résidu.
On le brûle dans les rituels en Inde sur une cuillère ou sur un plateau, (soir et matin : jaya arati) . la lumière est alors une offrande absolue. D’autre part le camphre, très actif dans le baume du tigre, ouvre les canaux respiratoires et soigne toutes sortes de maladies.
Blanc comme la montagne enneigée sous la lune, le mont Kailash dans l’Himalaya (hima : neige) où médite Shiva.
C’est l’appel à la pure Lumière originale, pas encore diffractée en couleurs.
On fait donc appel à un idéal infini absolu « au delà de tout » et en même temps tout de suite après vient Karuna, l’incarnation même de la compassion donc on n’est pas pas du tout partis ailleurs, dégagés dans une extase étincelante. Gauri féminin de Gaura ,c’est un des noms de l’épouse part yin de Shiva, c’est la blanche déesse des origines, Mère divine. Lajja Gauri:
« « Au premier âge des divinités, l’existence naquit de la non-existence, des quartiers du firmament naquirent de Celle qui s’accroupit, les jambes écartées. La terre est née de Celle qui s’accroupit, les jambes écartées.
Et de la terre, les quartiers du firmament sont nés. » Rig Veda, 10.72.3-4
http://mysteresdeladeesse.com/visages-dea/aditi-ou-lajja-gauri/
Karuna-Avataaram
incarnation de la compassion qui n’est ni pitié ni même empathie dans le sens de ressentir et souffrir de la douleur de l’autre, mais ouverture totale à l’Amour qui nous traverse sans que nous le possédions.
Comme le lotus distribuant son parfum et sa beauté , inscrit dans la réalité de la boue nourricière mais pas enfoncé, submergé par les émotions ni une sensibilité centré sur soi .
Karuna est un amour actif complètement là, dans une attention à l’autre , à tous, aux plantes, à l’univers .
Cet Amour naît d’un sentiment d’unité absolue avec toute vie. Une certitude intérieure qui est aussi une connaissance, la buddhi, la voie aussi du Bouddha qui enseigne de transcender la souffrance (dukha) en revenant au Centre, juste milieu, Cœur.
Samsaara-Saaram
« Essence du samsara. » Cette Présence infinie, c’est l’essence de tout ce qui nous arrive ! Il ne s’agit pas d’être en dehors des épreuves mais au cœur de la situation . Tout change, éphémère et incertain. Samsara c’est la danse de tout ce qui existe et les rôles auxquels nous nous identifions.
Et on dit à Bhavam bhavani (ELLUI): aide moi à perdre et retrouver l’équilibre avec tout ce qui se passe, ce qui est là avec tous ces rayons qui vont dans tous les sens. Il y a le haut le bas, l’horrible et le merveilleux, que je ne résiste pas au mouvement de la vie, aux mouvements constants de dissolution et d’apparition. C’est très tantrique. On ne cherche pas le nirvana, on ne cherche pas à s’extraire ou se couper des événements, mais à se mettre au Centre, au Cœur de la voie. En croix ou en étoile, mandala.
Bhujage Indra-Haaram
« Orné du roi des serpents » Shiva est représenté avec un cobra qui se dresse au-dessus de lui, tourne autour et l’habite. C’est la spirale ; la fluidité du serpent nous permet de danser sur le fil et être en mue constante, laissant « le vieil homme » , la vieille peau.
Ainsi actuellement il est urgent d’apprendre à changer d’avis par exemple, à évoluer, ne pas se bloquer, avoir raison en enfer (enfermé dans ses certitudes).
Le serpent dans toutes les tradition est un signe ambigu comme le dragon. C’est celui qui peut mordre et celui qui guérit, le caducée , la vivacité de la vie toujours renouvelée, jamais « saisie ». Mais cela va bien au-delà , c’est aussi la Kundalini qui éveille Notre nature profonde ( SAT CHIT ANANDA) essentielle.
Sadaa-Vasantam Hrdaya-Aravinde
« toujours présent dans le lotus du cœur », la Joie au Centre.
On retrouve ce Centre cœur qui fleurit en Amour infini sur lequel on peut toujours compter, qu’on peut rejoindre au creux de soi, en intime union , EKAM. Une certitude malgré tout, grâce à tout…
Bhavam Bhavaanii Sahitam Namaami
« Shiva Shakti inséparables, nous Te saluons ». ELLUI
La saveur des épousailles intérieures est une interpénétration, un amour au delà de la dualité. et ce n’est pas à limiter à une image d’ordre sexuel, c’est le fait qu’ il y a toujours un point blanc dans le yin et vice et versa : si on veut prendre une partie seulement de la vie de la réalité, de l’énergie, de l’infini, on ne sera jamais en adéquation, en acceptation profonde avec Ce qui est . L’alliance des contraires , la croisée des paradoxes, l’enlacement des amants divins, nous sommes alors initiés au chemin résumé par Swami Nityabodhananda moine disciple de Vivekananda :
« L’incarnation est une étape nécessaire pour éprouver le déchirement de la contradiction qu’elle implique, et pour exercer sa liberté à la transcender »