ASATO MA SAT GAMAYA

               

                                                 

Mantra puissant qui a plusieurs traductions et de nombreux com
mentaires,

Voici en dialogue un enseignement oral lors de la journée du yoga en juin 2018 et un enseignement écrit qui approfondit.  On pourrait encore longuement compléter.
Madhuri et Amaji.

Asato ma sat gamaya C’est d’abord une direction, un élan, une demande.
SAT c’est la vérité, le Réel.
ASATO (c’est le A privatif en français) c’est ce qui n’est pas.
C’est-à-dire les illusions que nous entretenons (se raconter des salades). Nous aimons croire que nous sommes le centre du monde.
Croire qu’on peut vivre à côté de la plaque toute sa vie et qu’on va pouvoir mourir sereinement alors qu’on n’aura pas vécu, qu’on ne se sera pas donné. Qu’on n’aura pas aimé, qu’on aura toujours eu peur de souffrir et que l’on se sera « ramassé » dans son petit moi enfermé, en « enfer ».
C’est une croyance un peu folle (les fameuses croyances ….. limitantes).
MA : c’est le lieu où se décide le passage, c’est moi en français, celui qui choisit et demande. Le sujet que nous sommes et tous les plans qui nous composent.
GAMAYA, est essentiel : conduis-moi. Un appel au-delà des limites du petit moi pour être guidé par une Présence intime et infinie devant laquelle on s’incline. On peut l’appeler comme on veut, le Soi par exemple.
Asato Ma Sat Gamaya c’est demander de sortir des illusions, sortir d’un déni, sortir d’un réel qu’on se fabrique parce qu’on accepte pas le Réel tel qu’il est. On préfère alors vivre dans une bulle, on se raconte des choses, on se croit un peu extraterrestre, on se croit unique au monde et que les autres ne sont pas comme nous etc…Notre ego nous raconte plein de salades, à un moment on peut se rendre compte que c’est de l’illusion.
Tout d’un coup on a des prises de conscience, même si elles nous dérangent. Nous sommes alors guidés.
Le chemin de yoga n’est pas toujours confortable car c’est une transformation de soi en Soi.
Il y a des moments où l’on se dit : « ah oui je n’avais pas vu ce truc-là. Maintenant je vais m’en occuper. Jusqu’à présent je l’avais nié, le l’avais enrobé de rose, masqué. »
La Vérité pourfend les mensonges plus ou moins conscients.
C’est cela  Asato Ma Sat Gamaya.
Ne le chantez pas si vous voulez rester dans l’illusion.
Attention car on ne sait jamais quand on pose une demande ce qui peut arriver.
Tamaso Ma Jyotir Gamaya.
De l’inertie à l’élan lumière.
Jyotir c’est à la fois, la lumière et l’élan.
Tamaso : c’est l’inertie, la peur, le doute, l’envie de ne pas se mouiller, de ne rien faire, d’attendre que le temps passe, de remettre à plus tard. La lourdeur, la vase dans laquelle on patauge, la souille dans laquelle on s’enfonce.
On connaît tous cela à un certain moment. L’enlisement qui refuse la joie.
Quand on dit Tamaso Ma Jyotir Gamaya c’est pour demander d’être réveillé.
Sortir des ruminations du mental et de l’entretien de l’amertume, du cynisme, du dégoût impuissant.
Mrityor ma Amritam Gamaya
Mrityor veut dire mort. Amritam c’est le même mot décliné, c’est la non-mort.
Textuellement ce serait : de la mort à la non mort conduis-moi.
En fait, nous passons pas mal de temps à faire le mort, à vivre en mort vivant. Nous nous accommodons pour ne pas ressentir la Vie, ne pas souffrir .
Très souvent on respire petit, on vit petit …à moitié mort déjà pour éviter le risque.
Mrityor c’est vivre en mort vivant alors que Amritam c’est l’éternité. En fait nous pouvons vivre dans l’éternité, dès que nous sommes en état de yoga, dans l’Un. Quand nous sommes en méditation, quand nous sommes en contemplation nous oublions le temps qui passe. Nous somme dans l’ETRE.
Le temps qui passe est une illusion. Le temps n’existe pas, ni l’espace, ce sont des constructions mentales.
Nous sommes bien au-delà de tout ça, mais c’est une expérience difficile à comprendre et intégrer.
Quand on s’ouvre à la physique par exemple, on découvre la relativité. on s’aperçoit que l’on vit dans un monde qui est limité par notre façon de le percevoir avec nos 5 sens,  petites fenêtres sur l’immensité de l’inconnu. Par exemple ici je dis en touchant mon bras : je ne crois qu’à ce que je touche, ce que je vois : ça c’est du solide !  Mais ce sont des atomes qui dansent, de l’énergie pure qui tourne, ça n’existe pas comme une chose dure et figée.
Amritam nous change de plan, nous allons au delà des apparences pour toucher l’Essentiel.
Alors nous pouvons le dire, le psalmodier, le chanter comme un vœu qui peu à peu se réalisera et changera fondamentalement notre vie.

Asato ma Sat Gamaya
Tamaso ma Jyotir Gamaya
Mrityor ma Amritam Gamaya

….ma ….Gamaya : une prière, une demande «  Aide moi, Guide moi… »
Cette demande nous met en marche, nous nous engageons dans une direction précise et cela suppose des ajustements, pas à pas dans notre attitude au quotidien. «  Aide toi et le Ciel t’aidera »
Je vois des degrés, une progression (non linéaire bien sûr, mais des niveaux d’action différents).
Passer de SAT (la vérité, l’acceptation de CE qui EST…) vers JYOTIR (la joie – imprenable , l’élan, la ferveur…), pour approcher AMRITAM (le plan de l’âme, ce qui ne peut pas mourir)
Et ce mantra nous indique comment nous pouvons concrètement être acteurs, engagés.
Asato ma SAT Gamaya :
Quelle vigilance pouvons-nous exercer dans nos vies  pour identifier honnêtement, nos petits arrangements, négligences, excuses, alibis, chantages, dénis…etc  face à Ce qui EST ?
Il ne s’agit ni de juger, ni de culpabiliser, mais de VOIR (DEVOIR ?), avec bienveillance mais sans complaisance, pas à pas.
Vérité, qui lorsqu’elle est acceptée, incarnée,  nous guide vers notre nature profonde.
Tamaso ma JYOTIR Gamaya :
Je retrouve l’histoire des 2 loups. Lequel nourrissons-nous ?
Celui qui nous « plombe » ? Quelle juste distance pouvons-nous trouver face aux aspects les plus horribles de l’humanité ?
Celui qui peut faire grandir en nous la Lumière (nous invitant à en témoigner), la Joie, l’Espérance ?
Et quelle petite voix intérieure, guide le plus souvent nos actes, nos pensées ?
Celle qui nous engage à baisser les bras ? «  A quoi bon ? » «  Ça ne sert à rien ? »
Celle qui nous rappelle le miracle de la VIE, celle qui nous invite à agir sans être attachée au résultat ( Bhagavad-Gîtâ ) en conscience des limites de ce que nous pouvons comprendre, celle qui nous fait découvrir la Joie de servir de «vivre sans pourquoi » comme la rose…
Mrityor ma AMRITAM Gamaya :
Chaque jour nous vivons des petites morts, et parfois des grandes morts, pour arriver à cet inévitable grand passage. Nous pouvons limiter notre vie à cet espace entre naissance et mort. Nous pouvons subir cette période, sans conscience, dans la plainte, dans l’illusion. Cette « illusion du moi qui cause notre perte. Toujours plus égarés, nous errons dans l’obscurité. Comment nous libérer de la naissance et de la mort ? » ( Hakum Ekaku)
Et nous sommes invités à voir l’Eternité qui nous traverse, depuis l’aube de l’humanité et à laquelle nous contribuons, un bref instant, à notre mesure, avec nos talents…
Et nous sommes appelés à rencontrer  et rejoindre le monde de l’âme  où il n’y a ni temps ni espace.

Et comme le poisson qui s’épuise dans sa quête demandant sans cesse « où est la mer ? » nous entendons enfin la réponse : « Mais tu nages dedans. »          

 

 

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Roscoff

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