Mudra Anjali et à partir du moment où on est au cœur de soi-même on ouvre les mains, on se met face à tout ce qui est, on respire avec tout ce qui est, sans rien exclure, ni le bon ni le mauvais, ni le minuscule, ni l’immense. Et puis peu à peu on retrouve ce questionnement, comment faire pour vivre pour sourire pour respirer, pour célébrer, pour être en gratitude alors qu’il y a tant de peine.
On accepte de se tourner vers ce qui nous fait mal, vers ce qui nous chagrine, nous révolte, nous étouffe…il y aurait encore beaucoup de mots et on ne nie pas ce qui ne va pas mais on le dépose et on s’incline (si l’on est assis on met les coudes sur les genoux). On soupire et on pose et puis on attend de sentir un mouvement qui vient de la colonne vertébrale, muladhara ,qui nous redresse et nous fait monter et tendre les bras , se renverser en arrière et là on appelle au-delà de nous, une dimension qui nous dépasse et qui en même temps est au cœur de nous, et l’on dédie. l’on revient en baissant les bras, en se couronnant de Présence, les mains de chaque côté de la tête et l’on descend les mains, pas trop largement écartées, dessinant l’espace d’action, de meditaction, l’espace où nous pouvons quelque chose en acceptant une assez grande impuissance, ce qui est derrière nous, on ne peut pas.et l’on descend, en étant très responsable et en déposant les mains sur le corps, les genoux, on se redresse.et là nous faisons la part des choses. Toujours présent, une part présente à la douleur de ce qui peine, chagrine, mais pas dans la douleur, nous savons que nous ne pouvons rien et à l’intérieur de notre sphère d’action nous savons que nous pouvons, on peut compter sur nous et surtout, surtout, nous sommes là et nous créons une vibration qui irradie. Peut être quelqu’un dans la détresse juste en ce moment, sent comme une caresse comme une bénédiction parce que tout bêtement nous sommes là tous ensemble sans savoir, ni cette personne, ni nous, ne saurons mais nous avons dédié, nous avons déposé nous avons appelé, nous avons cadré si l’on peut dire, renoncé à une toute puissance et nous nous sommes engagés à être garant de ce royaume
GRATITUDE
On reprend , mudra Anjali, on ouvre les 2 mains et cette fois ci on se demande vraiment si on a vu, senti, gouté, touché tout ce qu’il y a de beau, de bon de merveilleux dans ce qui nous entoure, ne serait-ce que là d’être au chaud chez nous, mais il y a beaucoup de choses et en particulier ce lien, le lien de la sangha et pour tout ça on va commencer à inspirer, inspirer en décollant les coudes du corps ouvrir la poitrine comme un grand mouvement , comme une barque, comme une sphère qui s’élève et on lève les bras vers le haut et on est dans une grande bulle, de gratitude. Les mains se joignent au-dessus de la tête et on ramène les mains devant le front on salue le lama, le passeur qui nous fait toucher notre dimension, on descend les mains devant la bouche, le dharma, l’enseignement , tout ce qui nous nourrit, nous traverse et que nous diffusons aussi à travers nos paroles ,nos actes, ce que nous sommes et puis devant la poitrine, le cœur, la sangha toute cette vibration immense où nous sommes ensemble et chacun profondément différent , donc infiniment précieux parce que sinon il nous manquerait quelque chose dans l’univers. On s’incline…
