Jaune, Orange et Rouge… (Jannig)

Jaune, orange et rouge

 

 Avant, la peinture que j’étalais sur mes tableaux était bleu, marine, foncé, bleu profond.
Et là, ça change.
Besoin de chaleur, de feu, d’ouverture, d’espace, de lointain.
Besoin de légèreté et en même temps de rectitude : la tige portant la fleur.

 

 

Mon regard plonge dans ces couleurs choisies et me vient  une chanson
du Père Aimé Duval  :

 


Tiens ta lampe allumée
 Pour qu’il n’ait pas de peine à te trouver

Le Seigneur reviendra

Ne sois pas endormi cette nuit là
Dans ma tendresse, je crie vers Lui
Mon Dieu serait ce pour cette nuit?

 

 

 

 

 

 

 

 

( Le Seigneur ou la Mère divine ou ELLUI ou la Source origine, l’ Esprit, Le… La…)

La nuit…  temps suspendu où l’esprit peut se perdre et le corps peut dire stop…
Comme la personne malade, en fin de vie
Fin de vie comme les renoncements, les frustrations, la peur, les freins.
Le quotidien de la vie en quelque sorte.
Tout ce qui fait obstacle à cet élan de vie toujours présent dans chaque cellule.

Etre en éveil, en veille, veilleur… en attente éveillée
Tiens ta lampe allumée,
ne sois pas endormi cette nuit là
Pourquoi cette chanson du Père Duval me touche-t-elle particulièrement ces jours -ci ?
Ce jésuite chanteur compositeur et guitariste (qui eut beaucoup de succès dans les années1950-60)  a lutté toute sa vie pour sortir de son addiction à l’alcool.
Il a écrit ce beau livre « L’enfant qui jouait avec la lune »
Ces temps-ci ou des personnes très bien, très profondes, très généreuses se battent contre et avec leur addiction, la maladie  pour retrouver la dignité et l’amour de leurs proches :
respect… respect… pour cette  lutte de tous les jours.

Sous ces couleurs « jaune orange et rouge », je renoue chaque décembre avec un des rituels de mon éducation :  j’ai fait ma crèche de Noël.
Temps festif en compagnie de mes 49 santons choisis et achetés chaque année depuis mes 27 ans. Je les mets en scène : qui ira à côté de ou avec qui cette année ?
Et si on faisait des mélanges : Le maire avec le joueur de tambourin, la boulangère ave le moine et la joueuse de tambourin avec , non pas avec le montreur d’ours mais avec un des rois mages …
Sacré mélange comme  la vie quoi…
Mon esprit vagabonde et tout d’un coup cette chanson virevolte et s’impose dans ma tête :
Gracias a la vida
chantée par Joan Baez et Mercedes Sosa
et que ma fille Sarah avait chanté pour l’enterrement de sa grand-mère, ma mère
et que mon autre fille Marion avait traduit devant la famille réunie

Merci à la vie qui m’a tant donné
elle m’a donné la vue, l’ouïe, les mots, la lumière,
la marche, le monde, le cœur, le cerveau, le rire, les pleurs et

El canto de todos que es mi propio canto
Le chant de tous qui est mon propre chant
Gracias a la vida !
Merci à la vie !

Elle m’a donné tout cela, assise devant ces tableaux
 » jaune orange et rouge »                    Jannig