Fraternité et reliance : un sentiment d’être accompagné avec douceur, en particulier la nuit, comme lors des tours de veille en prière, d’un lien parfois ténu mais constant à la Sangha, d’une connexion au petit matin avec chacun en train de pratiquer quelque part, un sourire en pensant à nos rires partagés, à l’image puissante du cercle de nos danses, à nos repas en convivialité; un encouragement aussi à sortir d’une solitude connue et confortable mais dont je souffre, à oser aller vers l’autre et à cultiver les liens avec plus de simplicité.
Ferveur et engagement: un apprentissage à tourner mon cœur vers ce qui me dépasse, à m’abandonner à cet au-delà de tout un peu flou, à chercher le sacré sous toutes ses formes en particulier dans la nature (je viens d’aller jeter du prasad reçu en pluie d’amour à Ti Mam Doué près d’une chapelle des templiers dans la forêt des Landes), à essayer de me connecter à la part d’infini de chacun, à accepter de traverser aussi les multiples « nuits de l’âme », le doute et l’anxiété du manque d’infini, et à me tourner avec patience vers mes différents maîtres qui se côtoient et dialoguent en moi.
Transpercé : un appel à accepter ma vulnérabilité profonde, toutes mes « merveilleuses imperfections », ma peur de vieillir et de mourir, le vertige de m’ouvrir à mieux aimer y compris mon enfant intérieur, et le désir déchirant de vivre l’amour humain incarné à travers ses multiples dimensions, sensuelles, sentimentales et spirituelles, en essayant de gagner en maturité et en liberté.