La Méditation: Ajit Sarkar et Madhuri novembre 2018

LA  MEDITATION, exposé d’ Ajit  Sarkar le 18 novembre 2018,
et ajouts de Madhuri à partir de différents enseignements reçus.

Méditer se définit souvent comme une absence de pensée, c’est pourquoi il est souvent plus facile de méditer toujours à la même heure et au même endroit. Quand on rentre dans une église ou un temple ou un lieu vibrant d’une pratique répétée, une salle de yoga par exemple mais aussi un arbre, une fontaine ou une pierre révérée, on se trouve dans un état mental particulier. Il faut utiliser tout ce qui va favoriser cet état modifié de conscience. On peut dédier un endroit de sa maison, placer une bougie, une image, un support qui va déjà calmer le mental. On peut aussi fermer les yeux et trouver sa chapelle intérieure, un espace de ressource au cœur de soi.
La méditation ne se « fait » pas, c’est un état d’être. Mais il y a des chemins progressifs, en particulier décrits par le yoga. Les textes, les maîtres nous orientent.
On commence par progressivement déconnecter les organes de sens, les ramener de l’extérieur vers l’intérieur. C’est l’objectif final de ce qu’on appelle relaxation guidée. On peut ensuite diriger l’attention sur un seul point,  la flamme d’une bougie, ou une fleur et progressivement ne plus voir qu’une seule étamine de cette fleur, réelle ou imaginaire, ou un goût, une odeur, pour rester absorbé dans une pensée la plus petite possible. C’est ce qui est décrit comme Pratyahara Pour atteindre Pratyahara, il faut apprendre à rétracter l’esprit de toutes les activités sensorielles, une chose plus facile à dire qu’à réaliser. Car les sens sont des petites choses très agitées, à la recherche incessante de stimulations. On peut le décrire comme un retour au centre, une pause, une retraite.
Dans ce processus seuls les noms se modifient mais en fait tout s’enchaîne naturellement, la frontière est fluctuante.  S’étant rassemblé, on va vers la concentration. Dhāraṇā représente le sixième membre (anga) juste avant dhyāna et samādhi  dans le yoga de Patanjali. Cette concentration peut s’appuyer sur des objets pluriels, par exemple  sur une image, un mandala, un yantra, (figure géométrique) par la fixation en un point comme une lumière, un ou des mots: sur un mantra, ou encore la représentation d’une divinité dans son esprit.
C’est la  maîtrise du mental jusqu’à basculer dans l’absence de pensée.
Dhâranâ, vient de la racine sanskrite dhâr qui signifie, tenir fermement, retenir, soutenir, porter, supporter. On la retrouve dans muladhara : le support de la base, du hara… Communément, on traduit dhâranâ par concentration.
Puis assez vite (Ajit dit que cette absorption ne dure que très peu de temps) le mouvement centripète se retourne en centrifuge : la conscience s’élargit, nous rentrons en Dhyana contemplation qui est souvent traduite par méditation. Il peut y avoir un aspect émotif, sensation de bien-être, la pensée s’arrête pour simplement admirer la beauté jusqu’au basculement  dans l’absence de pensée. Par exemple l’émerveillement devant un lever du soleil, une musique, un tableau . Un amour intense pour la forme que prend pour nous l’absolu. Mais c’est au delà du concept, une expérience qui nous met hors du temps, de l’espace, des noms et des formes.
Dans ce vide mental, l’ego s’efface et se fond dans la Conscience pure, Samadhi  être Il est difficile alors de le commenter ou décrire. Simplement  ne pas l’attendre, comme le désir d’Éveil qui peut nous mettre hors de la vie , méprisant le monde et l’incarnation où nous sommes pour œuvrer et transmuter. (Ajit comme son maître Sri Aurobindo parle du supramental)
Donc un rappel très résumé, qui peut permettre des recherches plus détaillées :
LES HUIT MEMBRES DU YOGA
Yamas :règles sociales. Niyamas :règles personnelles . Asanas :postures. Pranayama :contrôle du souffle et de l’Energie.
Pratyahara :retrait des sens. Dharana : concentration. Dhyana : contemplation méditation.
Samadhi :parfait recueillement, attention absolue, union sans dualité.
Conseils pratiques d’Ajit :
Si possible méditer tous les jours. Puis être toujours pleinement absorbé dans l’activité que l’on accomplit. Ex : cuisiner, marcher, etc…C’est un prolongement de la méditation. Faire une seule chose à la fois, savoir que l’on ne peut pas tout faire, ne pas culpabiliser de ne pas pouvoir tout faire ; mais être sincère avec soi-même, voir aussi sa paresse. Penser ce qu’on peut quand on veut. De tout son être le désirer (ou devenir cette aspiration).

Exercices de maîtrise du mental :
1)  Répétition du mantra, rester absorbé dans cela ou laisser les pensées venir sans les alimenter, ce qui diminue leur insistance jusqu’au vide mental.
2)  Prendre un  sujet auquel on réfléchit, ex : l’amour, y penser dans toutes ses formes, qu’est-ce que l’amour ?  Ou qui suis-je ?  Ou une fleur en détaillant toute ses caractéristiques.

Préliminaires et conseils :
Le corps doit rester en bonne santé pour ne pas influencer le mental, pour que le mental reste calme. La respiration est un guide.
Développer la vitalité, respirer pour que l’énergie puisse circuler librement, faire attention à son alimentation. Faire des exercices pour le corps et calmer le système nerveux. Pour que le mental reste calme, il faut travailler sur tous les fronts. Dormir, manger, travailler selon ses possibilités, accepter notre impuissance du moment. Quand on développe les muscles, la posture de méditation va progressivement améliorer notre énergie.
Se souvenir que nous sommes tous reliés les uns aux autres, je suis l’autre. Il faut être vigilant et sincère avec soi-même. Dans le partage : on ne médite pas « pour soi »
Et on peut découvrir une transformation vers l’amour pur : haine, désir, passion, domination sont de l’amour déformé.
Veiller aussi aux résistances : Chaque fois que l’on veut monter, on est attiré vers le bas.
En méditation, les intuitions ne viennent pas par des réflexions, c’est quand on ne pense plus. Connaissance subtile de la vérité, de l ‘absolu, progressivement plus de lucidité, plus de capacités. Trouver l’unité de l’esprit et de la matière, atteindre l’harmonie, le bonheur.
Préparation pour la méditation. En pensant à chaque partie du corps, l’énergie circule partout, les cellules se régénèrent, le mental se déconnecte.
Passer en revue chaque partie du corps, exemple:
: Diriger votre attention sur le sommet de la tête, partie droite, partie gauche, l’arrière, le front ; les yeux ; le nez, les oreilles, les joues, le menton, les lèvres, la bouche et la langue, le devant du cou, la nuque, les trapèzes, les épaules, les bras, les avant-bras, les mains et les doigts.  La partie droite du dos, puis gauche, le milieu de la poitrine, l’abdomen, le bassin et les fessiers, les cuisses, les jambes, les pieds et les orteils.  Le corps est détendu, avec juste le tonus nécessaire pour tenir droit. Puis Trois grandes respirations en inspirant de bas en haut du corps, en expirant de haut en bas.
On reste dans le silence, observez que les pensées viennent de l’extérieur, le cerveau est comme un poste de radio, il capte. Ne pas entretenir les pensées, vous restez détachés, laissez faire.

Voie tantrique : tout ce qui nous absorbe peut nous jeter dans le Vide, la pure Conscience absolue que nous sommes : Par exemple laisser le son d’un soupir sourire d’émerveillement s’en aller loin…
« Possédé par ta Présence, contemplant ta Présence, identique à ta Présence. Quand je médite cela Je n’ai plus aucune attente, je déborde de Joie. On peut arriver en ta Présence par des myriades de voies et de méthodes distinctes. Pour les amoureux, tu te manifestes d’un seul coup: transparent, tu es leur propre Soi »
Outapala Deva Hymnes à Shiva Trad. David Dubois, Arfuyen
voir aussi : 60 expériences de vie intérieure – livre de David Dubois chez Almora